« Victorieux, vaincus, fantassins, cavaliers, - Les voici, maintenant, blêmes, muets farouches, - Les poings fermés serrant les dents, et les yeux louches, - Dans la mort furieuse étendus par milliers. »
« Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, - Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. - Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine. - La terre est assoupie en sa robe de feu. »
« Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes, - Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, - Et suivent de leurs yeux languissants et superbes - Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. »
« Partir, c'est mourir un peu. Ecrire, c'est vivre davantage. »
« La nature se rit des souffrances humaines; - Ne contemplant jamais que sa propre grandeur, - Elle dispense à tous ses forces souveraines - Et garde pour sa part le calme et la splendeur. »
« Philosopher c'est apprendre à vivre, non à mourir. Pourquoi apprendrait-on à mourir, d'ailleurs, puisque on est sûr d'y arriver, puisque c'est le seul examen, comme disait un vieux professeur, que personne n'ait jamais raté? »
« Il y a dans l'aveu public des angoisses du cœur, et de ses voluptés non moins amères, une vanité et une profanation gratuites. »
« La morale n'est légitime qu'à la première personne. La morale ne vaut que pour soi ; pour les autres, la miséricorde et le droit suffisent. »
« Il n'y a pas de mauvaise route, il n'y a que des mauvaises rencontres. »
« Les sillons de l'espace où fermentent des mondes. »
« La terre s'ouvre, un peu de chair y tombe; - Et l'herbe de l'oubli, cachant bientôt la tombe, - Sur tant de vanité croît éternellement. »
« On a mécontenté tout le monde ? Il y a des chances pour que l'on ait dit la vérité. »
« Le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret. Nous sommes des petits enfants égoïstes et malheureux, pleins de peur et de colère... »
« Qu'on se le dise la jalousie est un zèle égoïste et malheureux. »