« Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, - Qui réfléchiront leurs doubles lumières - Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux. »
« Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes! - Aux yeux du souvenir que le monde est petit! »
« Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère, - Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, - Et, comme le soleil dans son enfer polaire, - Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. »
« Les amoureux fervents et les savants austères - Aiment également, dans leur mûre saison, - Les chats puissants et doux, orgueils de la maison, - Qui comme eux sont frileux, et comme eux sédentaires. »
« Le son de la trompette est si délicieux - Dans ces soirs solennels de célestes vendanges - Qu'il s'infiltre comme une extase dans tous ceux - Dont elle chante les louanges. »
« Au détour d'un sentier une charogne infâme - Sur un lit semé de cailloux, - Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, - Brûlante et suant les poisons, - Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique - Son ventre plein d'exhalaisons. »
« Bien qu'on ai du cœur à l'ouvrage - L'Art est long et le Temps est court. »
« Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, - O toi, tous mes plaisirs! ô toi, tous mes devoirs! - Tu te rappelleras la beauté des caresses, - La douceur du foyer et le charme des soirs, - Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses. »
« Je pense à la négresse, amaigrie et phtisique, - Piétinant dans la boue, et cherchant, l'oeil hagard, - Les cocotiers absents de la superbe Afrique, - Derrière la muraille immense du brouillard. »
« Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon, - Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses. »
« Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis, - Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes, - Comme montent au ciel les soleils rajeunis - Après s'être lavés au fond des mers profondes? - - O serments! ô parfums! ô baisers infinis! »
« Vois se pencher les défuntes Années, - Sur les balcons du ciel, en robes surannées; - Surgir du fond des eaux le - Regret souriant. »
« Que des noeuds mal attachés - Dévoilent pour nos péchés - Tes deux beaux seins, radieux - Comme des yeux. »
« Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, - Où gît tout un fouillis de modes surannées, - Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher, - Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché. »