« Dès qu'un enfant comprend quelque chose, il se produit en lui un mouvement admirable. S'il est délivré de la crainte et du respect, vous le voyez se lever, dessiner l'idée à grands gestes, et soudain rire de tout son cœur, comme au plus beau des jeux. »
« Pour mon goût, voyager c'est faire à la fois un mètre ou deux, s'arrêter et regarder de nouveau un nouvel aspect des mêmes choses. »
« Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude, quelque passion, une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même. »
« Plus d'un homme instruit en est à ignorer que le seul moyen de changer d'idée est de changer d'action. Tous les passionnés exorcisent d'abord les pensées par des pensées, et bien vainement. L'ancien exorcisme, par le geste, était le plus sage. »
« Le travail a des exigences étonnantes, et que l'on ne comprend jamais assez. Il ne souffre point que l'esprit considère des fins lointaines; il veut toute l'attention. Le faucheur ne regarde pas au bout du champ. »
« Désordre dans le corps, erreur dans l'esprit, l'un nourrissant l'autre, voilà le réel de l'imagination. »
« Le symbole est au sentiment ce que l'allégorie est à la pensée. »
« Le plus grand plaisir humain est sans doute dans un travail difficile et libre fait en coopération, comme les jeux le font assez voir. »
« Il est bon d'avoir un peu de mal à vivre et de ne pas suivre une route tout unie. »
« L'algèbre ressemble à un tunnel; vous passez sous la montagne, sans vous occuper des villages et des chemins tournants; vous êtes de l'autre côté, et vous n'avez rien vu. »
« Le doute est le sel de l'esprit, sans la pointe de doute, toutes les connaissances sont bientot pourries. »
« Le style est la poésie dans la prose, je veux dire une manière d'exprimer que la pensée n'explique pas. »
« Toute l'enfance se passe à oublier l'enfant qu'on était la veille. »
« Nous cédons tous à cette manie de deviner ce qui est, au lieu de constater. »