« Toute jeunesse vient des morts: - C'est dans une funèbre pâte - Que, toujours, sans lenteur ni hâte, - Une main pétrit les beaux corps - Tandis qu'une autre main les gâte. »
« Ils tombent épuisés, la bataille était rude. - Près d'un fleuve, au hasard sur le dos, sur le flanc, - Ils gisent, engourdis par tant de lassitude - Qu'ils sont bien, dans la boue et dans leur propre sang. »
« Je suis le captif des mille êtres que j'aime. »
« Le noir sied à son front poli. - Et par ce front le chagrin même - Est embelli. »
« Qui sait mourir n'a plus de maître. »
« Vous désirez savoir de moi - D'où me vient pour vous ma tendresse; - Je vous aime, voici pourquoi: - Vous ressemblez à ma jeunesse. »
« Il est bon d'apprendre à mourir - Par volonté, non d'un coup traître: - Souffre-t-on? c'est qu'on veut souffrir; - Qui sait mourir n'a plus de maître. »
« Je n'aime pas les maisons neuves: - Leur visage est indifférent. »
« Et pour la fête, comme pour les enterrements, les commémorations, on sort les "habits du dimanche", ceux que l'on achète un peu trop grands et qui deviennent très vite un peu trop courts. »
« Cet abbé chemine en priant, - Et seul au milieu de la rue, - Tout noir, il fait sa tache crue - Sur le ciel tendre et souriant. »
« L'azur de tes grands yeux m'est cher; - C'est un lointain que je regarde - Sans cesse et sans y prendre garde, - Un ciel de mer. »
« O volupté calme et profonde - Des amours qui sont nés sans pleurs, - Volupté saine comme une onde - Qui chante sur un lit de fleurs. »
« Vous dites que la gloire est l'estime de l'homme, - Et que la paix de l'âme est l'estime de Dieu. »
« Et le ressouvenir des amours et des haines - Me bercera, pareil au bruit des mers lointaines. »