Charles Marie René Leconte de Lisle est un poète français, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul sur l’Île Bourbon[n 1] et mort le 17 juillet 1894 à Voisins[n 2].
« Victorieux, vaincus, fantassins, cavaliers, - Les voici, maintenant, blêmes, muets farouches, - Les poings fermés serrant les dents, et les yeux louches, - Dans la mort furieuse étendus par milliers. »
« Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, - Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. - Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine. - La terre est assoupie en sa robe de feu. »
« Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes, - Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, - Et suivent de leurs yeux languissants et superbes - Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. »
« La nature se rit des souffrances humaines; - Ne contemplant jamais que sa propre grandeur, - Elle dispense à tous ses forces souveraines - Et garde pour sa part le calme et la splendeur. »
« Les sillons de l'espace où fermentent des mondes. »
« La terre s'ouvre, un peu de chair y tombe; - Et l'herbe de l'oubli, cachant bientôt la tombe, - Sur tant de vanité croît éternellement. »
« Moi, toujours, à jamais, j'écoute, épouvanté, - Dans l'ivresse et l'horreur de l'immortalité, - Le long rugissement de la Vie éternelle. »
« Il y a dans l'aveu public des angoisses du cœur une vanité et une profanation gratuites. »
« Lumière, où donc es-tu? Peut-être dans la mort. »
« Toi, dont la vieille terre est avide, je t'aime, - Brûlante effusion du brave et du martyr, - Où l'âme se retrempe au moment de partir! »
« Le spectre monstrueux d'un univers détruit, - Jeté comme une épave à l'Océan du vide. »
« La terre prolongeait en bas, immense et sombre, - Les continents battus par la houle des mers; - Au-dessus flamboyait le ciel plein d'univers; - Mais Lui ne regardait que l'abîme de l'ombre. »