« Le fanatisme est la mort de la conversation. On ne bavarde pas avec un candidat au martyre. Que dire à quelqu'un qui refuse de pénétrer vos raisons et qui, du moment que l'on ne s'incline pas devant les siennes, aimerait mieux périr que céder. »
« Lorsqu'on a commis la folie de confier à quelqu'un un secret, le seul moyen d'être sûr qu'il le gardera pour lui, est de le tuer sur-le-champ. »
« Faire le mal est un plaisir, non une joie. La joie, seule vraie victoire sur le monde, est pure dans son essence, elle est donc irréductible au plaisir, toujours suspect et en lui-même et dans ses manifestations. »
« On doit se méfier des lumières qu'on possède sur soi. La connaissance que nous avons de nous-même, indispose et paralyse notre démon. C'est là qu'il faut chercher la raison pour laquelle Socrate n'a rien écrit. »
« L'aphorisme? Un feu sans flamme. On comprend que personne ne veuille s'y réchauffer. »
« L'essentiel n'a jamais exigé le moindre talent. »
« Le sage est un destructeur apaisé, retraité. Les autres sont des destructeurs en exercice. »
« ... Guérir de l'ennui par la stupeur. »
« Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité. Celui qui use de l'insolite d'une manière constante lasse vite, rien n'étant plus insupportable que l'uniformité de l'exceptionnel. »
« La lucidité sans le correctif de l'ambition conduit au marasme. Il faut que l'une s'appuie sur l'autre, que l'une combatte l'autre sans la vaincre, pour qu'une oeuvre, pour qu'une vie soit possible. »
« «Ne juge personne avant de te mettre à sa place.» Ce vieux proverbe rend tout jugement impossible, car nous ne jugeons quelqu'un que parce que justement nous ne pouvons nous mettre à sa place. »
« ... L'injustice d'exister. »
« Ne jamais s'évader du possible, se prélasser en éternel velléitaire, oublier de naître. »
« Un texte expliqué n'est plus un texte. On vit avec une idée, on ne la désarticule pas; on lutte avec elle, on n'en décrit pas les étapes. »