« Le mystère de l'amour, qui est celui de la douleur, a une forme mystérieuse, qui est le temps. Nous attachons l'hier au lendemain avec des chaînes d'angoisse, et l'aujourd'hui n'est à dire vrai que l'effort du passé pour deviner l'avenir. »
« Vouloir définir Dieu, c'est prétendre à le limiter en notre esprit, c'est-à-dire le tuer. Dès que nous essayons de le définir, c'est le néant qui surgit. »
« La bonté est la meilleure source de clairvoyance spirituelle. »
« ... Si les pièces du jeu d'échecs étaient douées de conscience, elles admettraient volontiers le libre arbitre de leurs mouvements, c'est-à-dire leur rationalité finaliste. »
« ... La philosophie se convertit volontiers et souvent en une sorte de proxénétisme, spirituel si l'on veut. D'autres fois, en opium pour endormir les chagrins. »
« Le scepticisme, l'incertitude, ultime position où aboutit la raison exerçant son analyse sur elle-même, sur sa propre validité, est la base sur quoi le désespoir du sentiment vital va fonder son espérance. »
« ... Notre Seigneur Don Quichotte, le Christ espagnol... »
« La charité, ce n'est pas de bercer et d'endormir nos frères dans l'inertie et l'assoupissement de la matière, mais de les réveiller à l'agitation et au tourment de l'esprit. »
« ... Rien ne nous pénètre mieux de l'espoir et de la foi en un autre monde que l'impossibilité pour notre amour de fructifier véritablement dans ce monde de chair et d'apparences. »
« Nous nommons vrai un concept qui concorde avec le système général de tous nos concepts, vraie une perception qui ne contredit pas le système de nos perceptions; la vérité est cohérence. »
« Pour comprendre quelque chose, il faut le tuer et le raidir dans l'esprit. »
« ... La vie est une tragédie, et la tragédie une lutte perpétuelle sans victoire ni espoir de victoire; c'est une contradiction. »
« ... L'évolution des êtres organisés n'est qu'une lutte pour la plénitude de la conscience à travers la douleur, une constante aspiration à être autrui sans cesser d'être soi, à rompre ses bornes en se limitant. »
« Un Miserere, chanté en choeur par une multitude fouettée du destin, vaut autant qu'une philosophie. Il ne suffit pas de guérir la peste, il faut savoir la déplorer. Oui, il faut savoir pleurer! Et peut-être est-ce là la sagesse suprême. »